SERMENT A LA TERRE
Te souviendras-tu de la blancheur des chaises de bois sur l'herbe verte ?
De la majeste d'un chene qui tronait dans un jardin ferme aux curieux, mais ou, pourtant, tu es entrée ? Et tu ne regretteras pas ta petite infraction car, selon un certain ne sur cette terre-ci, les folies sont les seules choses que l'on ne regrette jamais.
Te rappeleras-tu la fraicheur de l'herbe ou tu somnolais, un livre sur la poitrine, t'endormant dans les bras d'un poete a defauts d'autres bras ? la nature te bercait, tu dormais mieux sur cette mousse legere que dans des draps de satin. Le ciel du jour mourant c'etait ton lit a baldaquin, le jardin un parchemin de Tolkien deroulé sous tes yeux, et un peu de ces contes que tu lisais enfant.
Te rappeleras-tu la lumiere de la tour et de la chapelle? les vitraux que tu as vus de pres en trichant encore, usant d'un escalier interdit ?
Ah, que n'as-tu pas ecrit en voyant tout cela pour t'en souvenir ensuite, en detail, et sentir a nouveau ce que tu sentais alors, a chaque relecture ?
On ne peut pas vivre et ecrire en meme temps. Il faut choisir entre le toucher de la plume sous les doigts et la vue du papier blanc empli de boucles noires, et les mille autres sentations. On ne peut pas toujours ecrire sur l'ecriture. Il faut bien vivre avant. Alors, tant pis. Vivons d'abord, nous aviserons ensuite s'il vaut la peine de le raconter. Les images reviennent, lierre, feuilles pourpres, feuilles seches et jaunies tombant le long du fleuve, collines au loin, anoblies de lumiere ou de brume, au gre d'une valse connue seulement du ciel.
Te rappeleras-tu cette lumiere, une fois que les nuages viendront ? Quand le vent soufflera plus fort te souviendras-tu qu'il fut ton ami dans une tendresse d'automne ? Et quand tu maudiras la terre – car tu la maudiras, si d'aventure une saison ne t'offre pas les fruits que tu esperes – lui demanderas-tu vite pardon en la caressant, en la remerciant de t'avoir rendue forte en des jours plus heureux ?
Je lui rendrai hommage meme dans le malheur. C'est le serment que je prononce en l'epousant.
De la majeste d'un chene qui tronait dans un jardin ferme aux curieux, mais ou, pourtant, tu es entrée ? Et tu ne regretteras pas ta petite infraction car, selon un certain ne sur cette terre-ci, les folies sont les seules choses que l'on ne regrette jamais.
Te rappeleras-tu la fraicheur de l'herbe ou tu somnolais, un livre sur la poitrine, t'endormant dans les bras d'un poete a defauts d'autres bras ? la nature te bercait, tu dormais mieux sur cette mousse legere que dans des draps de satin. Le ciel du jour mourant c'etait ton lit a baldaquin, le jardin un parchemin de Tolkien deroulé sous tes yeux, et un peu de ces contes que tu lisais enfant.
Te rappeleras-tu la lumiere de la tour et de la chapelle? les vitraux que tu as vus de pres en trichant encore, usant d'un escalier interdit ?
Ah, que n'as-tu pas ecrit en voyant tout cela pour t'en souvenir ensuite, en detail, et sentir a nouveau ce que tu sentais alors, a chaque relecture ?
On ne peut pas vivre et ecrire en meme temps. Il faut choisir entre le toucher de la plume sous les doigts et la vue du papier blanc empli de boucles noires, et les mille autres sentations. On ne peut pas toujours ecrire sur l'ecriture. Il faut bien vivre avant. Alors, tant pis. Vivons d'abord, nous aviserons ensuite s'il vaut la peine de le raconter. Les images reviennent, lierre, feuilles pourpres, feuilles seches et jaunies tombant le long du fleuve, collines au loin, anoblies de lumiere ou de brume, au gre d'une valse connue seulement du ciel.
Te rappeleras-tu cette lumiere, une fois que les nuages viendront ? Quand le vent soufflera plus fort te souviendras-tu qu'il fut ton ami dans une tendresse d'automne ? Et quand tu maudiras la terre – car tu la maudiras, si d'aventure une saison ne t'offre pas les fruits que tu esperes – lui demanderas-tu vite pardon en la caressant, en la remerciant de t'avoir rendue forte en des jours plus heureux ?
Je lui rendrai hommage meme dans le malheur. C'est le serment que je prononce en l'epousant.