Libre comme l\'Eire

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POURQUOI JE NE SERAI JAMAIS MACGYVER

Vous direz que la question est saugrenue. Normal, le saugrenu est ma specialite.

Tout d'abord, je ne ressemble pas vraiment a Richard Dean Anderson. Je veux dire par la qu'il est grand, muscle, avec une coupe impossible des annees 80.

Mais ca ne vous dit pas comment j'ai decouvert la dure verite.

Hier soir, j'ai voulu etendre le linge, ce qui ne semble pas etre l'activite principale de MacGyver.

Etendre le linge, je me suis dit que ca prendrait 5 minutes, Alors je suis sortie sans mes cles, en laissant la porte entrouverte.

C'est alors que le vent, un esprit frappeur, ou tout simplement l'un des colocs, a cru bon de faire claquer cette porte. J'en ai fait un dessin pour vous aider a imaginer la scene.

Me voila donc devant ma porte fermee, sans mes cles, avec un froid de canard au-dehors. Je me mis a fouiller frenetiquement mes poches.

J'ai trouve des mouchoirs, une cle du boulot, mes gants, un bout de cookie, un stylo, une boule a the, le programme du festival du film francais a Dublin, deux morceaux de craie et un feutre pour tableau.Vous direz qu'avec tant de choses dans ses poches, MacGyver, lui, aurait construit un porte avion. Mais moi, je voulais juste ouvrir la porte.

Et enfin, je l'ai trouvee... l'epingle a cheveux.

Splendide ! Je ferais comme dans les films de gangsters : j'allais, d'un coup d'un seul, ouvrir la porte, avec astuce et maestria. Je me suis mise a chanter le generique de MacGyver pour me mettre en condition.

Si vous cliquez sur le lien, vous remarquerez que le generique dure 1 minute 11 secondes.

Au bout de vingt minutes de generique, j'ai renonce. La pauvre epingle a cheveux etait toute tordue, et j'avais failli la coincer et la casser deux ou trois fois dans la serrure.

Mais je n'etais pas prete a m'avouer vaincue. Je serais MacGyver ou ne serais pas. En bonne apprentie MacGyver, je n'etais pas a bout de ressources. J'avais aussi dans ma poche un stylo avec un bout metallique.

Cette fois-ci, je n'ai chante le generique que deux fois.

A court d'idee et de voix, je decidai de me refugier dans le patio ou le linge etait etendu. Un patio ma foi tres agreable, avec deux canapes, des coussins, une tele et une radio. Tout confort, quoi. Je m'y suis a moitie endormie, attendant le retour de l'un de mes collocataires.

La lumiere de la cuisine etait allumee, et me narguait, en mettant en valeur l'interieur douillet et la perspective d'une soupe chaude.

J'ai alors eprouve un sentiment neuf : je detestais la cuisine.

Jusqu'a ce qu'une robe de chambre rose y entre. J'ai tapote a la fenetre, et ma colloc est devenue mon heroine du jour, qui descendait du premier etage avec un gros casque sur les oreilles, qui la faisait un peu ressembler a la princesse Leia.

Voila pourquoi elle n'avait rien entendu de mon vacarme. D'abord tambourinant a la porte, puis chantant vingt-trois fois le generique de MacGyver en essayant d'ouvrir la porte avec une epingle a cheveux, un stylo, et meme ma cle du boulot qui ressemblait un peu a celle qui me manquait. Mais il fallait me rendre a l'evidence : je n'etais pas MacGyver. Apres tout, peut-etre que Richard Dean Anderson n'est pas MacGyver non plus, et se trouverait incapable, lui aussi, d'ouvrir une porte en pareille situation.

Bref, je ne suis pas MacGyver. Mais je sais faire le the et l'accompagner des meilleurs cookies. Et je sais faire de droles de metaphores pedagogiques pour faire rire mes etudiants. Et je sais ecrire un texte pour expliquer tout cela. Je ne suis pas douee avec une epingle a cheveux. Mais donnez-moi une plume, et alors, c'est mille portes que j'ouvre pourvu qu'un texte vienne...



21/11/2009
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