PARIS ET SON "JE NE SAIS QUOI"
Marre.
Vous savez quelle est la premiere question que l'on pose a quelqu'un qu'on rencontre a Dublin ?
- Where are you from ? (D'ou vous venez ?)
Et quand je dis "Paris," le mot agit comme une formule magique sur les visages endormis dans le bus du petit matin, les femmes sourient de toutes leurs dents et leur regard s'embue de reve.
"Voir Paris et mourir," disent-elles sans paroles.
Et les hommes ne sont pas exclus. Ils me parlent avec nostalgie de leur lune de miel, de leur dernier voyage amoureux, de leur annee en solitaire, sac sur le dos, dans les rues du Quartier Latin a refaire le monde avec des potes devant une bouteille de rouge.
Marre.
Savent-ils que Paris, c'est le vent et le froid, le frimas sur les levres, le gris au ciel, au coeur, le desespoir des passants qui coule de leur regard jusqu'aux trottoirs noyes de pluie ? Savent-ils que Paris, c'est le metro, suintant de la douleur des hommes qui dorment sur ses quais ? Savent-ils, savent-ils, que pour une jeune fille seule qui se promene en jupe, c'est le regard concupiscent des hommes crevant de solitude ?
Merde.
Que voient-ils donc dans ce tas de ferraille qui fait la joie des vendeurs de porte-cles ?
Que voient-ils dans l'elegance supposee des femmes hautaines de noble naissance ?
Voient-ils autre choses dans les champs Elysees qu'un amas de boutiques de mode ?
Le cafe qu'on paye 7 euros boulevard des Capucines est-il meilleur que le cafe a 2 euros d'un coffee shop d'ici ?
Ne voient-ils pas dans la Seine un fleuve souffrant, pollue, puant, ou l'on plonge son regard les soirs de deprime malgre la splendeur de Notre Dame ?
Merde.
Le "je ne sais quoi" de Paris, tout le monde semble le voir, a part la parisienne que je suis et qui sent son coeur battre seulement de ce cote de la Manche.
Mais Paris j'y retourne, navree et rejouie, a l'idee de retrouver ses rues mouillantes et ses visages aimes.
Vous savez quelle est la premiere question que l'on pose a quelqu'un qu'on rencontre a Dublin ?
- Where are you from ? (D'ou vous venez ?)
Et quand je dis "Paris," le mot agit comme une formule magique sur les visages endormis dans le bus du petit matin, les femmes sourient de toutes leurs dents et leur regard s'embue de reve.
"Voir Paris et mourir," disent-elles sans paroles.
Et les hommes ne sont pas exclus. Ils me parlent avec nostalgie de leur lune de miel, de leur dernier voyage amoureux, de leur annee en solitaire, sac sur le dos, dans les rues du Quartier Latin a refaire le monde avec des potes devant une bouteille de rouge.
Marre.
Savent-ils que Paris, c'est le vent et le froid, le frimas sur les levres, le gris au ciel, au coeur, le desespoir des passants qui coule de leur regard jusqu'aux trottoirs noyes de pluie ? Savent-ils que Paris, c'est le metro, suintant de la douleur des hommes qui dorment sur ses quais ? Savent-ils, savent-ils, que pour une jeune fille seule qui se promene en jupe, c'est le regard concupiscent des hommes crevant de solitude ?
Merde.
Que voient-ils donc dans ce tas de ferraille qui fait la joie des vendeurs de porte-cles ?
Que voient-ils dans l'elegance supposee des femmes hautaines de noble naissance ?
Voient-ils autre choses dans les champs Elysees qu'un amas de boutiques de mode ?
Le cafe qu'on paye 7 euros boulevard des Capucines est-il meilleur que le cafe a 2 euros d'un coffee shop d'ici ?
Ne voient-ils pas dans la Seine un fleuve souffrant, pollue, puant, ou l'on plonge son regard les soirs de deprime malgre la splendeur de Notre Dame ?
Merde.
Le "je ne sais quoi" de Paris, tout le monde semble le voir, a part la parisienne que je suis et qui sent son coeur battre seulement de ce cote de la Manche.
Mais Paris j'y retourne, navree et rejouie, a l'idee de retrouver ses rues mouillantes et ses visages aimes.