Libre comme l\'Eire

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LES CERISES NOIRES

Des frissons me parcourent encore : j'ai lu le roman de Marie.

Steinbeck n'avait besoin que de trois coups de plume pour faire jaillir Lennie et George.



Marie esquisse ses femmes comme on croque des cerises: le contour d'abord, le rouge charnu, la pulpe, le jus eclatant. La peau lisse des jeunes femmes comme des cerises noires, une base d'ombre et un point de lumiere; le volume parfait du fruit et le corps souple, agile, parfois meurtri, des trois beautes qui peuplent son ouvrage.



Marie a le meme defaut que moi, elle alourdit sa prose de beaucoup d'adjectifs et d'adverbes. Seulement, a force de couches successives, on parvient, vers les dernieres pages, a voir ces femmes comme si on les avait connues.

Le style de Marie, riche et raffine, tourbillonne et penetre l'esprit, et l'on se surprend, comme dans les plus belles pages de Proust, a relire un passage pour le plaisir de l'experience.




Une, deux, trois femmes puissantes.
Trois ames fortes qui contrastent fort bien avec la lachete des hommes et leur esprit menteur.

Mais point de manicheisme chez Marie. Les salauds savent etre tendres, on plaint les laches, et on comprend les egoistes.

Les femmes-totem servent d'exemple sans avoir besoin de morale.

Des cerises noires, sucrees, d'une acidite douce, si pleines de jus qu'elles sont pretes d'eclater. Ces cerises noires a la peau lisse renferment un noyau dur, palpitant de douleurs, mais la chair est promesse de plaisirs infinis.



Lisez, si vous le souhaitez, le roman de Marie. Des frissons vous suivront jusqu'apres la lecture.





15/02/2010
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