Libre comme l\'Eire

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LES ANGLOPHONES DE VIENNE

Pour vous parler de Vienne, je choisis un truc typiquement viennois: Harry Potter.

 

 

Oui, parce que ma première soirée viennoise, je l'ai passée au cinoche. Le concert Mozart prévu seulement pour le lendemain, je décidai de courir voir le dernier Harry Potter le soir de sa sortie, comme chaque fois.

 

J'étais entourée de fans particulièrement respectueux. Autre chose que ces spectateurs qui donnent des envies de meurtre, avec leur bouche pleine de pop corn et de commentaires. Un silence religieux régnait dans la salle du début à la dernière scène. J'aperçus les premières images dans un bouleversement discret. On pleure parfois à la fin des films: j'ai pleuré aux premières images de celui-là. Après sept bouquins et au huitième film, c'était la première fois pour la dernière fois.

 

 

 

Et je me souvenais de la soirée spaciale organisée par la librairie WH Smith près du Louvre pour la sortie du dernier livre de la saga; je me rappelais les fans se pressant dans la boutique sur deux étages, vêtus de capes et de chapeaux. Je m'y étais rendue en cravate noire et orange rayée, et la vendeuse, rien qu'à ma dégaine, avait dit dans un sourire, "c'est à quel nom?" et je réservai sur le champ le précieux volume (vidéo souvenir ici)

 

Pour le volume numéro 6, Gibert Jeune avait bâti tout un mur, soutenu par une vitre, avec des dizaines d'exemplaires de Harry Potter and the Half-Blood Prince. J'en ai pris un, au hasard, et j'ai couru vers la caisse. Le lendemain, en repassant devant la librairie, je me rendis compte que j'avais fait un trou dans la devanture.

 

 

 

 Pendant la soirée WH Smith étaient organisés un concours de costumes, une chasse au trésor et un concours de dessins. J'ai voulu dessiner.

 

- Ca va faire mal.

- Tu crois pas si bien dire, Shandy. J'ai dessiné un chapeau.

 


 Mais non, pas celui-là, un chapeau de sorcier !

 

 

 Non plus.

 

J'ai dessiné le fameux chapeau parlant de Harry Potter qui décide de la maison de Hogwarts (Poudlard) où les sorciers vont passer un temps appréciable, j'ai nommé le Sorting Hat, appelation ingénieusement traduite par "le Choixpeau." Voici celui du film de Chris Columbus :

 

 

 Et voici le mien:

 

 

Bon, j'admets, il ressemblait pas vraiment à ça. Mais si j'avais publié mon dessin, vous n'auriez pas reconnu le chapeau.

 

Enfin, revenons au film, le dernier, celui dont je suis censée parler. Je l'ai vu entourée des anglophones de Vienne. Je dis anglophones, parce que la séance a eu lieu à l'English cinema, salles obscures où l'on projette des films en V.O... sans sous-titres.

 

 

 

Pas d'inquiétude. Rien de grave pour une prof d'anglais, ni pour les anglophones de la ville, ni pour les fans pas anglicistes pour deux sous qui se sont tapé les derniers volumes en anglais, parce que trop impatients pour attendre la traduction allemande. Ils avaient bien raison. Je ne l'aurais pas attendue non plus.

 

Pour la première fois, je trouvais dans un pays non anglophone un cinéma où l'on passait les films en VO sans sous-titres. Je me sentais chez moi, je veux dire à Dublin ou à York, à Leeds ou à Galway: Vienne m'offrit le plus beau cadeau de bienvenue en se faisant oublier.

 

Mais l'ironie a voulu que l'Autriche soit là en filigrane, au coeur de l'intrigue qui se déroulait sous mes yeux. En effet, Voldemort est largement inspiré d'un certain autrichien qui fit un massacre en son temps...

 

- Ca sent la digression, dit Shandy. Un nouveau chapitre ?

 



06/08/2011
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