Libre comme l\'Eire

Libre comme l\'Eire

LE CREPUSCULE DE HOWTH

Des dizaines de navires se tournent vers l'horizon comme s'ils attendaient la mort.  Le crépuscule tient la promesse terrible de la nuit.

" Bientot, ces eaux ne refleteront plus vos mats sans voile, arbres de fer dans mon ete indien." Voila ce que dit le soleil. Qu'il est difficile de fixer son visage sans regard, ses yeux creux aveuglent les miens, des taches de lumiere m'empechent de suivre mon encre. Je ne la maitrise plus. elle caresse la creme du papier pour dire toute ma joie de contempler ce nouveau Finistere, pas si loin du premier.

- As-tu bien regardé l'ile brillante qui flotte sur la mer ? demande ma plume.



As-tu bien regardé les bateaux dans le soleil couchant ?

On ne contemple jamais assez. Tous ces bateaux pointant leur nez, j'aimerais bien vous dire qu'ils attendent le depart au matin, mais je suis contaminee de lectures, et Camus et Sartre m'obligent a voir ces bateaux comme un peloton d'execution. Alignes en silence, leur mat c'est leur fusil qui pointe vers le haut.
Je suis dos au mur mais le peloton pointe un autre que moi, cet astre insolent qu'on ne peut regarder en face, condamné qui meurt de son propre chef a chaque tombee du jour. il echappe aux fusils, se derobe doucement a l'abri les maquis juste derriere le port. Les fusils ne sont plus qu'une foret absurde, le peloton vise Dieu de le faire mourir en laissant la lumiere s'eteindre.






20/09/2009
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour