HOMMAGE A L'IRISH COFFEE
Les potes a qui j'ai fait la cuisine (pas d'inquietude, ils s'en sont tous sortis vivants) savent qu'il est un ingredient que j'ajoute a tous mes plats.
Non, ce n'est pas du fromage blanc. C'est bien l'inimitable creme fraiche.
Vous direz que je suis revenue en Irlande, en somme, pour les cookies et l'Irish coffee. Et vous aurez raison.
La derniere fois que j'ai pris un Irish coffee a Paris, il etait prepare avec une vague mousse blanche, du mauvais whisky et du sucre blanc, et m'avait coute 11 euros.
Alors vous pensez, revenir a Temple Bar un vendredi soir...
Oui, parce que l'Irish coffee, le vrai, est fait avec mon ingredient prefere.
Ce qu'on goute en premier, donc, c'est la creme fraiche epaisse, qui nous fait comme une moustache de lait. La creme fraiche, c'est de la gourmandise avant la gourmandise, une fraicheur tendre au bout des levres et sur la langue avant la chaleur presque petillante d'un cafe.
- Oui, je sais bien. Habituellement je ne jure que par le the. Mais l'Irish coffee, ce n'est pas du cafe. Presque pas. C'est surtout du sucre de canne, du whisky qu'on ne sent pas a cause du sucre et de la creme fraiche sur le dessus, mais j'ai deja parle de la creme fraiche.
Le sucre de canne c'est un peu d'enfance qui se mele au cafe, le whisky pour l'ivresse puisqu'il en faut un peu, mais la chaleur des dublinois dans un esprit de fete, c'est toute l'ivresse du monde. Le sucre de canne donne la meme sensation que la poudre rosee qui eclatait sur la langue quand on etait gamins, bonbon chimique et formidable que l'on achete en cachette, tout en faisant croire aux parents que l'on finit ses choux de Bruxelles pendant le repas. Heureusement, le chien n'est pas loin.
Ou en etais-je ? Ah oui, l'Irish coffee. Le seul cafe sans amertume tant le sucre et la creme en font un reve de gosse. Reste le whisky pour inviter a boire sa jeunesse, et la chaleur d'un tout pour faire briller les yeux quand resonne une musique irlandaise.