Libre comme l\'Eire

Libre comme l\'Eire

WHEN THE CITY GOES WILDE

Pendant un mois, Dublin a rendu hommage a l'ami Wilde.



Exposition par-ci, piece amateur par-la, Wilde n'avait jamais autant habite Dublin de son vivant.

L'occasion de voir, d'entendre, les meilleurs extraits de ses pieces, de ses poemes, et de son seul roman, le fameux Portrait de Dorian Gray.



Voici le portrait et son modele, pour l'une des expos proposees a Dublin.

L'expo etait tres riche, tres reussie, et gratos, comme la plupart des evenements organises pour l'occasion.

Quand le visiteur lisait les differents panneaux...



... et qu'il jetait de temps a autre un coup d'oeil vers le portrait...



Et je me suis surprise a etre surprise. J'examinais plus avant le tableau, me demandai si je n'avais pas la berlue, et ressentis, a cet instant, le frisson de Dorian devant le portrait changeant.

J'ai tente de comprendre comment ils avaient fait le trucage. L'hotesse d'accueil m'a parle d'un hologramme, mais j'ai pas tout compris.

Bref, ce portrait a quelque chose de magique, meme quand la science s'en mele.



Pas d'inquietude. Je ne deviendrai pas sentimentale en evoquant ma premiere lecture. Lire ce roman n'a aucun interet. Ce qu'il faut, c'est le relire.

Relire la prose d'Oscar et demeler doucement les fils de l'intrigue, les finesses des dialogues, les subtiles allusions au destin de Dorian et de son portrait. J'ai profite de cette vogue du mois d'avril pour redecouvrir le roman. On ne lit jamais vraiment un classique. Le livre change, sous nos yeux, tout comme le portrait ensorcele de genie. Le livre evolue, se transforme, oui, au cours de la lecture.  Ses nuances changent, comme celles du portrait. Certains traits s'accentuent, les couleurs se nuancent. Certaines, que l'on avait ignorees, sautent soudain aux yeux.

On ne lit jamais vraiment un classique. On croit maitriser le texte, et voici qu'un nouveau detail nous etonne, et nous desespere. On ne maitrise rien. L'auteur lui-meme ne maitrise pas son texte. Le genie echappe a l'artiste. Il le traverse comme un frisson, c'est tout. Et comme Basil le peintre, l'auteur relit son oeuvre et se dit : "Est-ce bien moi qui ai ecrit cela ? N'ai-je pas mis trop de moi dans mes mots ?"

Basil avait peur d'avoir mis dans le portrait un morceau de son ame. L'ame de Wilde s'est accrochee, semble-t-il, a son oeuvre.

Voyez vous-meme. Elle est immortelle.



29/05/2010
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